La ville de Laval, via le service Patrimoine, le service en charge du projet de renouvellement urbain et la Maison de Quartier de Saint-Nicolas me propose de passer une semaine avec un groupe d’habitants du quartier Saint-Nicolas. Il s’agit, en amont des grands changements qui vont s’opérer dans le quartier dans les années à venir, de déceler avec les habitants ce qui fait l’âme de ce quartier souvent mal perçu de l’extérieur.
L’atelier est ouvert à tous mais principalement rejoint par un groupe de femmes membres de l’association « Un monde de femmes ».
Je n’ai volontairement rien prévu. Mes interlocuteurs ont accepté de me faire venir sans savoir. Je devais rencontrer les gens et imaginer avec eux la meilleure manière de rendre compte de leur quartier. Nous avons donc commencer par échanger, discuter, je les ai rejoint lors d’un atelier cuisine et c’est en préparant des crêpes et une chorba que nous avons écrit les contours du projet.
Changer le point de vue sur le quartier, c’était le principal objectif des participant.e.s. Je leur ai proposé de voir les choses de l’intérieur, c’est à dire depuis chez eux/elles. Qu’est-ce qu’on voit de l’intérieur des tours? Pourquoi aimez-vous vivre là? Je leur aussi confié mon appareil lors de longues balades urbaines durant lesquels ils/elles me racontaient l’histoire et les histoires de leur quartier, leur « chez eux ». Pendant ce temps je les enregistrais.
Cela a finalement donné lieu à une exposition photographique et à un objet mêlant photographies et témoignages enregistrés. Derrière ça, il y a tout ce que nous n’avons pas pu montré, tout ce qui s’est joué durant ces jours-là.
Au-delà de la mission qui m’a été confiée, je savoure encore la chance que j’ai eu d’être entrée dans ce quartier par cette porte-là.